Matières et des hommes (Des)

Un film de Élisabeth Montlahuc, Max Renault

 2012  France  Documentaire d’information ou reportage d’investigation  Prise de vue réelle  17 mn  Couleur  Mode de production : Auto-production  VF

 Image : Fabien Leca  Son : Pierre Carlier  Montage : Max Renault

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Présentation

Il y a sept ans, Hélène a quitté l’univers de la communication pour « passer de l’autre côté de la bâche publicitaire », comme elle le dit elle-même : depuis, elle a monté son entreprise, où elle recycle bâches géantes et affiches papiers récupérées dans la rue, airbags et ceintures de sécurité qu’elle va chercher dans des casses – mais aussi, et de plus en plus, rideaux, nappes, voiles à bateaux… Peu à peu, les entreprises lui confient les matières qu’elles n’utilisent plus, et s’apprêtent à jeter – pour peu qu’elles soient solides et de qualité. Avec ces matériaux, Hélène produit des objets originaux (sacs de voyage et d’ordinateur, porte-documents, chapeaux), pièces uniques qu’elle fait confectionner dans des ateliers du cuir et des ESAT. Les finitions, toutes de haute qualité – boucles, œillets, fermetures éclair - sont neuves et proviennent de fournisseurs européens.

Les choix de la société d’Hélène sont donc clairement ceux d’une entreprise responsable : premièrement en effet, il s’agit de donner à une « matière déchet » une seconde vie grâce à la confection d’objets durables, aux finitions soignées. Deuxièmement, le travail ainsi donné aux façonniers et couturiers du cuir en milieu protégé permet à ceux-ci de développer et conserver des savoir-faire et des compétences de plus en plus rares. Il leur permet en outre, sous l’égide d’un chef d’atelier dont le rôle est déterminant, de tisser des liens avec l’entreprise traditionnelle et de se réinsérer dans le monde économique et social.

Pourtant Hélène, dont l’entreprise comprend deux salariés, se rémunère souvent moins bien qu’eux, la situation de sa société restant fragile et instable : d’une part en effet, le recyclage, contrairement aux idées reçues, coûte cher, car il suppose de nombreuses étapes telles que la récupération de la matière, le découpage et le choix des morceaux, ainsi que le nettoyage effectué par des personnes en insertion sociale. D’autre part, la confection en France « plutôt qu’à l’autre bout du monde » selon ses termes, est également coûteuse pour l’entrepreneur qui en fait le choix, du fait de la concurrence avec des entreprises à faibles coûts salariaux.

Hélène a son idée sur la politique qu’il conviendrait d’adopter dans le but d’encourager des entreprises qui, comme la sienne, sont à la fois respectueuses des hommes et de l’environnement…

Le film dans TESSA

Le film dans la Base cinéma & société

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