S’ancrer dans les valeurs et principes de l’économie sociale et solidaire (ESS)
L’ESS, en se voulant démocratique, solidaire et écologique, est en réalité bien plus qu’une économie : c’est un véritable mouvement dont les valeurs peuvent s’appliquer à toutes les activités humaines.
Chacun des films recensés dans la base TESSA témoigne d’expériences et de propositions qui relèvent a minima d’une des valeurs clés de l’ESS (constituant le pôle « Valeurs et principes » de notre boussole permettant de se repérer dans l’ESS) qui se décline ensuite, a minima, en un type d’action concrète ayant pour objectif la transformation de notre société et la transition écologique (constituant le pôle « Agir et transformer »).
La solidarité, valeur fondamentale
« Il existe plusieurs manières de produire, plus ou moins riches en lien social, plus ou moins riches en utilité sociale. » - Socioeco
Les structures de l’ESS ont pour fondements les principes d’échange, de partage et de mutualisation et, dans le champ des solidarités, elles sont souvent forces de propositions en terme d’innovations permettant de lutter contre les exclusions et les inégalités. En choisissant d’œuvrer pour une société juste et solidaire, l’ESS et les acteurs et actrices de la transition portent des initiatives qui se caractérisent toutes par l’envie de faire de l’humain la priorité de leurs projets.
Les films disséminés tout au long de ce chemin mettent l’accent sur cette volonté primordiale non seulement de faire en sorte que ce soit la dimension humaine qui soit au cœur des pratiques économiques et de transition, mais qu’elle en constitue de fait la finalité : ce sont les personnes et l’objet social de l’activité qui priment sur le capital.
Sentiers :
Une gestion démocratique
Les principes de démocratie participative et citoyenne font partie intégrante des fondements de l’ESS. En France, la loi de 2014 fait référence à « une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts [et] dont l’expression n’est pas seulement liée à [l’]apport en capital ou au montant de [la] contribution financière ». Et pour le Labo de l’ESS, « à l’heure où notre système démocratique est en crise, l’économie sociale et solidaire est porteuse de solutions concrètes ».
Les films réunis au sein de ce chemin nous offrent un tour d’horizon des expérimentations innovantes relevant de l’ESS sur la question de la démocratie.
Sentiers :
Lucrativité limitée, sobriété et frugalité heureuse
Si, comme toute entreprise, les structures de l’ESS visent à atteindre une certaine efficacité économique, elles s’inscrivent en revanche dans le paradigme d’une lucrativité limitée, plutôt que dans ceux du progrès et de la croissance à tout prix. Et plutôt que d’enrichir un nombre restreint de propriétaires individuel·les, il s’agit au contraire de garantir à la fois l’équité entre les employé·es (par la juste répartition des excédents) et la pérennité de la structure et des emplois (par une gestion économique saine et raisonnée, et grâce à la propriété collective et à l’indivisibilité des réserves). L’ESS invite donc à s’affranchir du sacro-saint progrès ou, pour paraphraser le philosophie Bruno Latour, elle nous invite à « prospérer mais pas à progresser ».
Ainsi, le mythe de la croissance infinie se délite et les films réunis ici nous montrent que l’ESS et les initiatives de transition n’ont pas pour vocation de simplement panser les blessures engendrées par le système économique actuel, mais qu’elles se donnent également pour mission d’inventer un tout autre système qui soit radicalement nouveau et plus juste.
Le respect des personnes et de la planète
Loin de n’envisager que la seule dimension économique de leurs pratiques, les acteurs et actrices de l’ESS et de la transition y intègrent au contraire des préoccupations extra-économiques de type environnemental. C’est tout un écosystème coopératif qui se met en place, le bien-être des individus qui produisent et distribuent les produits ou services étant tout autant recherché que l’équilibre et la durabilité de l’environnement dans lequel cette production s’opère et les êtres vivants prospèrent.
Pour les films rencontrés sur ce chemin qui s’intéressent aux différentes incarnations de cette valeur primordiale du respect des personnes et de la planète, il s’agit de regarder à la fois à l’échelle collective de la société concernée et de voir plus grand, à l’échelle de la planète tout entière, de l’environnement et de ses écosystèmes.
Sentiers :
La défense des communs
Un commun, qu’il soit naturel, matériel ou immatériel, est un objet-ressource (économique, social, culturel, politique) dont la gouvernance est commune et en permet le partage, la circulation, la valorisation, la protection. Les communs, c’est donc à la fois l’ensemble de ces biens et leur gestion dans le but de leur soutenabilité, ce qui donne lieu à une multitude de formes d’engagement dans tous les domaines, nous invitant à réfléchir collectivement à nos usages et à changer de culture, de façon de faire société, en acceptant que ce qui est produit soit accessible à toutes et à tous.
Qu’en est-il de l’articulation entre les communs et l’ESS ? Si bon nombre des acteurs et actrices de l’ESS se reconnaissent et s’engagent dans le mouvement des communs, toutes les structures de l’ESS n’y viennent pas encore, restant notamment sur l’idée d’une propriété collective là où des théoriciens et théoriciennes estiment au contraire que le commun s’applique à l’inappropriable.
Quoi qu’il en soit, les films référencés dans ce chemin s’intéressent aux points de convergence entre l’ESS et les communs, à cette « économie du commun ». En donnant à voir les initiatives qui émergent de la première et qui œuvrent pour l’utilisation équitable, la préservation et la durabilité des seconds, ils décryptent la façon dont ces deux mouvements s’apportent mutuellement de la cohérence.
Sentiers :
Le partage des responsabilités de la transformation
Ce serait une erreur de limiter l’ESS à sa seule dimension réparatrice, comme si elle n’était utile qu’à panser les blessures infligées par le système capitaliste. Tout comme il serait trop simple de penser que la responsabilité de la transition écologique et démocratique de nos sociétés ne reposerait que sur les seules épaules de l’ESS et sur sa capacité à être solidaire des laissé·es pour compte.
Les films rencontrés au gré de ce chemin nous invitent à briser les silos et à ne plus considérer l’ESS et les secteurs privé et public comme mutuellement excluants. Ils nous montrent pourquoi tous ces secteurs doivent être, ensemble, parties prenantes de la transition en cours et quelles stratégies de coopération et d’alliance pérennes peuvent être mises en place au service d’une transformation sociale efficiente en développant une réelle co-responsabilité.
Sentiers :